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COROICO (14-15-16 juillet)

14/07 23H23 destination Coroico

On quitte l'hôtel à La Paz à 8H00, un taxi est venu nous prendre. On flippe un peu d'embarquer, le bus est en fait un minibus qui nous coûte 75 bolos pour les 3. P'tit dèj sur le pouce, jus de bananes et gâteaux au fromage dégoulinant pas très appétissants. On avale avec Nico un comprimé de temesta pour éviter de flipper tellement la descente est abrupte et dangereuse. La première demi-heure est cool, avec des arrêts réguliers par la police pour "checker" on ne sait quoi, puis col à 4800 m : site de la cordillère royale, magnifique! Puis des précipices, des chutes vertigineuses, la route devient plus étroite. On double à gauche dans les virages (du coté du précipice ! ) Puis plus de goudron sur la piste ou parfois des torrents ou des éboulements modifient "légèrement" l'adhérence et nous rasons le bord du précipice pour éviter de déraper. Les paysages sont d'une dimension vertigineuse. Heureusement que le Temesta fait son effet sinon j'aurais pleuré tout le trajet devant l'étroitesse et l'état de la route. Ravins de 500 à 1000 mètres. Le pire c'est quand on croise ! Camion qui monte, il a priorité et nous croise par la droite en nous poussant sur le précipice. Vue la largeur des roues on est passés à moins de 10 cm de la chute ! On dirait une caricature d'un film d'aventuriers en Amérique Latine !

Arrivée à COROICO, grand ouf ! de soulagement. On descend à l'hôtel usés. Puis on regarde les autres hôtels pour les prix. Et là, après 10mn de marche sur une pente à 50° (!) je trouve l'hôtel Esmeralda : un choc. On dirait un lodge, piscine, hamacs sous toits de bambou, transat au bord de la piscine, vue depuis la chambre décorée style colonial (toute en bois), sur toute la vallée et au loin et au loin la cordillère royale ! Coup de foudre ! pour 9$... Depuis notre arrivée nous avons pris nos quartiers, mangé le repas de midi dans une arrière cour. Pas cher, 6 bolos par personne. Le climat est super agréable, cela fait vraiment vacances, farniente et glande. On se repose en ce moment dans des hamacs avec vue sur la vallée, en entendant les préparatifs musicaux du village situé en contrebas pour les trois prochains jours qui constituent la fête de la Paz. Roulements de tambours, xylophones, sifflets… marche militaire. La même pendant une heure c'est un peu long, ils seront peut-être prêts à temps. Projection privée de The Crying Game dans des rocking-chairs, grand écran puis rideau. Dodo.

15/07 12H26

On a pris le petit déj en bas, 7.50 bolivianos pour les 3 puis jus de bananes puis on glande. Place du village... Avec Dave on attend Nico qui est remonté à l'hôtel pour ses photos. Il doit faire 25-30°C au soleil, ca fait du bien. Toute la ville est agitée, sur chaque échoppe il y a un drapeau bolivien. C'est jour de marché, beaucoup de fruits, de viande, et surtout beaucoup plus de monde qu'hier. Ca flirte pas mal, c'est un peu le climat, la chaleur qui fait ça. Pour la première fois depuis la voyage on voit des noirs. En effet, une forte colonie issue de l'esclavage pour l'exploitation des mines de Potosi, a migré ici, dans les Yungas, après la libération de 1959! Le climat est propice. Leur communauté est gouvernée par un roi élu.

Yoann : pourquoi je préfère la Bolivie au Pérou

On n'est pas sans cesse agressés dans la rue pour acheter des trucs, les villes sont moins polluées, il est probable qu'on y utilise du carburant exotique ou du sans plomb. On est moins dévisagés qu'au Pérou, les boliviens sont plus cooooooooool !!! note de nico : grâce au chapeau magique bolivien les filles te mangent des yeux dans les rues surpeuplées de La Paz… et les jus de fruits ! Les paysages sont extrêmes, par delà les espérances, surdimensionnés en taille et en beauté.

"Pour ressusciter il faut d'abord mourir." Zia

15/07 23H57

On attend Nico n deux heures quinze au soleil. On imagine qu'il a trouvé sa femme et qu'il lui a déjà fait un gosse, qu'il va monter une entreprise et s'installer à Coroico pour la vie. On décide donc d'aller manger tous les deux au "Comedor Popular". Pas cher, pas mal. On discute longtemps puis on décide d'aller voir le match. Il est 15H il n'a pas commencé, il devait débuter à 14H. On remonte à l'hôtel glander, piscine avant que le soleil se couche. On retrouve Nicolas sur le balcon qui nous dit qu'il a fait des photos et parlé avec un vieux ! On descend à la piscine. Groupe d'américains discutant. Je vais discuter avec un groupe d'allemands, deux jeunes qui bossent dans une ONG en Bolivie, la copine de l'un, Caroline, les parents de l'autre. On glande dans les hamacs. Discussion avec Caroline qui a des problèmes avec son copain. Histoire compliquée. Douche chaude et longue : on profite du climat, descendons sur la place. Défilé de lycéens : marche militaire, musique, majorettes et bordel à la fin. Tout le village est là : discours du maire qui insiste sur le "Conocimiento". Campagne de scolarisation importante. On va au Taurus Café ("Folie en tête" de Coroico), petit et plein de touristes. Direction le Safari : glauque et vide. On va demander au Cofee Shop du coin où dancer : Tropicana, 11H, personne mais classe, cher, musique moderne. Nous rencontrons un américain des Peace Corps. On sirote nos bières en attendant le monde. Qui arrive mais on se sent fatigués, il n'y a que des couples ou des nanas qui ne pensent qu'à une chose. Pas en forme, on rentre, on oublie de payer ! On fête le 14 juillet sur le chemin, comme des gamins de 12 ans. On lance des fusées du haut du balcon, on s'couche.

Route siphonnée à travers la rocaille, se perd dans la jungle toujours plus épaisse. Maintenant nous traversons les nuages, passage du pays du bleu ciel au pays du vert émeraude. Enfants qui jouent, nus dans les ruisseaux qui parsèment notre chemin. Et les nuages, placides, sont notre ombre. Vallée des Yungas, où la Terre fornique avec les Cumulus. La Terre dans un des creux de son immense main abrite Coroico, ligne de vie. Les crevasses dans les joues des vieux, burinées de lumière. Franche et belle, elle traverse les feuilles des orangers. Au loin coton du ciel caresse les rides du sol. Plongeon, envol… un de ces rapaces qui sillonnent l'azur. La montagne en négatif tamise les raies du soleil. Les nuages, foutre céleste, dévalent la pente jusqu'à la vallée assombrie, au dessous de nous. Magnifique perchoir, ce hamac, entre bananiers et colibris. Respirations partout, balancements. Tout s'obscurcit, le soleil est dévoré par les cimes. Les arbres soupirent…

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